Travailler au noir peut sembler attrayant, tant pour les entreprises que pour les travailleurs. Mais mieux vaut ne pas s’y risquer. Car les risques du travail non déclaré ne valent pas les avantages. Voici un aperçu de ces risques.
Qu’est-ce que le travail au noir ?
Quelqu’un « travaille au noir » lorsque ce travail n’est pas déclaré auprès du fisc. Cela semble avantageux : l’employeur ou le client paie moins de taxes, et le salaire net du travailleur ou de l’indépendant qui ne facture pas est plus élevé et payé de suite.
Pourtant, ce n’est pas une bonne idée : le travail au noir est et reste de la fraude fiscale, et est donc punissable. Par ailleurs, en cas d’accident au ou sur le chemin du travail, le travailleur au noir n’est pas assuré. S’il y a accident, l’employeur ou le travailleur devront en supporter eux-mêmes tous les frais.
Le Belge travaille-t-il encore « au noir » en l’an 2022 ?
En matière de travail dissimulé, la Belgique est parmi les champions d’Europe. Le poids de cette économie souterraine est estimé à un peu plus de 15 pour cent du PIB, soit près de 71 milliards d’euros. D’après une enquête, il y a bien une diminution : en 2019, le travail au noir constaté était de 52 pour cent de moins qu’en 2017.
D’une part, ceci est dû au fait que le gouvernement œuvre pour enrayer le travail non déclaré dans les secteurs les plus touchés. Pensons par exemple à la « caisse blanche » pour l’horeca, les titres-services pour le personnel de ménage et récemment, les descentes de l’inspection du travail chez des entreprises de livraison de colis. D’autre part, cette diminution s’explique par une baisse du nombre de contrôles, suite à un manque d’inspecteurs sociaux.
Mais quels sont maintenant les risques du travail au noir ?
Pour le travailleur ou l’indépendant travaillant au noir
- Si vous êtes attrapé la main dans le sac, vous risquez une grosse amende. Vous percevez des allocations ? Alors, vous risquez de les perdre et même de devoir les rembourser.
- Vous n’avez pas de droits envers votre employeur. Ce dernier peut abuser de vous de toutes sortes de façons : en vous payant trop peu ou en vous faisant travailler de trop, en vous licenciant du jour au lendemain…
- En plus, vous ratez le pécule de vacances, les chèques-repas, le droit à la pension, les indemnités en cas de maladie ou de grossesse.
- Lorsque vous avez un accident au ou sur le chemin du travail, votre assurance ou mutuelle n’interviendra pas pour rembourser (une partie de) vos frais.
- L’expérience acquise ne pourra pas figurer sur votre CV, car officiellement vous n’avez jamais travaillé pour cet employeur.
Pour l’employeur
- Si vous employez des personnes « au noir », vous êtes passible de sérieuses amendes, saisies et même de peines de prison.
- Vous risquez de vous retrouver dans de longs – et chers ! – conflits juridiques en cas d’accident de travail d’un employé non déclaré. La loi vous oblige, en tant qu’employeur, de contracter une [assurance accidents du travail] ou une assurance pour gens de maison (en tant qu’employeur particulier). Si vous ne le faites pas, vous et le travailleur au noir devrez vous partager les frais. Mais qui paie quoi fera l’objet de grosses discussions.
Pour la société
- Celui qui pratique le travail au noir n’est pas solidaire envers les personnes et les entreprises, qui paient bien leurs impôts correctement. Les impôts sur le travail perçus par le gouvernement servent, entre autres, à payer les coûts de la sécurité sociale.
- Par rapport aux entreprises qui paient correctement leurs impôts, le travail au noir constitue une concurrence déloyale, car elles doivent facturer à leurs clients des prix plus élevés que leurs concurrents qui ne le font pas.
- En tant que client ou consommateur, mieux vaut ne pas faire appel à des travailleurs au noir. Car sans contrat, vous n’avez aucun argument à faire valoir si les biens ou services livrés ne répondent pas à vos attentes.